Albert Camus a- t-il raison ?
Si l'on croit les propos de Camus, l'homme est
commandé à périr malheureux dans le monde ici-bas. De ce fait, « la vie est
plus cruelle que nous » dit-il dans le malentendu. Ce sentiment de désespoir existentiel ou de
l’absurde est né du paradigme suivant : L’homme cherche à donner un sens à un
monde qui n’en a pas. Il a recours à la raison en tant qu'entité salvatrice. Or
la raison en tant que telle est naturellement absente dans la vie ainsi que
dans ce monde. Dans le même ordre
d'idées, nous sommes en droit de nous interroger comme suit : la raison,
est-elle seule suffisante voire légitime ? Existe-t-il une force dépassant la
raison ? Est-ce possible de parler de la spiritualité ?
Albert Camus philosophe a cherché à comprendre tout à
savoir le sensible et l’intelligible, le concret et l’abstrait, le visible et
l’invisible. D'ailleurs philosopher de la sorte est une forme de se rendre égal
à Dieu. D’où jaillit la conception de l’homme-dieu incarnée par Caligula. (pièce théâtrale
d’Albert Camus).
Pour Albert Camus le ciel est cruel à tel point qu’il
ne répond à l’appel des misérables. Il ressemble à une pierre à la fois dure et
sourde. Raison pour laquelle Caligula aime le pouvoir qui le rend puissant et
lui donne la possibilité d’avoir toutes les chances.
Cela étant-dit, il s’avère évident que l’absurdité du
monde selon Camus est due à cette abstinence divine face aux problèmes humains.
Nonobstant, Albert Camus adhère à une vision anthropomorphique de la divinité.
C’est-à-dire que Dieu doit agir et intervenir à la faveur de l’être. Il serait peut-être plausible de faire
référence au principe de la raison suffisante de Leibniz pour comprendre le
monde d’ici-bas.
Que peut être le monde si Dieu intervient ? Que peut
devenir l’homme s’il voit Dieu réagir ? Si la justice à laquelle on aspire se
règle ici, aurons-nous besoin de l’au- delà ?
C’est quoi donc ce monde où quelque chose est au-dessus de nous ? Voilà quelques questions que puisse poser
Albert Camus.
Pour l’homme, ces interrogations demeurent sans
réponse depuis que sa raison a des limites.
Pour combler ce vide existentiel Albert Camus nous propose trois formes
de substitutions : l’art, la religion, et l’amour.